Années vivantes
Quand les membres de Genesis commencent à se bouffer le nez, ils continuent quand même à travailler sur d’autres projets, pour notre plus grand bonheur. Puis ils se reforment, de temps à autre.
Mike Rutherford a eu l’excellente idée de faire appel à Paul Carrack pour chanter dans son groupe, Mike + The Mechanics.
« The Living Years » figure parmi leurs plus beaux titres. Le talent de compositeur de Rutherford se marie avec le texte autobiographique poignant de B.A. Robertson et l’interprétation humble et magistrale de Paul Carrack. Le temps fort c'est la chorale qui accompagne le refrain. Et le dernier couplet qui donne tout son sens à l'histoire.
Chaque génération
En veut à celle d’avant
Et toute leur frustration
Revient frapper à ta porte
Je sais que je suis prisonnier
De tout ce que mon père aimait tant
Je sais que je suis l’otage
De ses espoirs et de ses peurs
J’aurais seulement voulu le lui dire
De son vivant
Des bouts de papier froissés
Remplis d'idées toutes faites
Des conversations pompeuses
Je crains que nous n’ayons que cela
Tu dis que tu ne t’en rends pas compte
Il répond que c’est l’évidence même
Impossible de trouver un terrain d’entente
Dans ce présent du subversif
Nous parlons tous un autre langage
Lorsque nous plaidons notre cause
Dis-le haut et fort
Si tu entends, tu peux tout aussi bien écouter
Il est trop tard, une fois mort
Pour admettre qu’on ne pensait pas de la même façon.
Alors on entame une querelle
Entre le présent et le passé
Mais c’est l’avenir qu’on sacrifie
Car ce qui en reste, c’est l’amertume
Ne renonce pas à une chance
Qui ressemble un peu trop à un sort
La situation peut être vue différemment
Un jour à venir
Si tu ne renonces pas, si tu n’abandonnes pas,
Peut-être que tu te sentiras mieux
Dis-le haut et fort
Si tu entends, tu peux tout aussi bien écouter
Il est trop tard, une fois qu’on est mort
Pour admettre qu’on ne pensait pas de la même façon.
Je n’étais pas là le matin
Où mon père est décédé
Je n’ai pas eu l’occasion de lui dire
Toutes les choses que j’avais sur le cœur
Il m’a semblé rencontrer son esprit
Un peu plus tard, la même année
J’ai la certitude d’avoir entendu son écho
Dans les pleurs de mon enfant nouveau-né
J’aurais seulement voulu le lui dire
De son vivant